Le « home » des réfugiés et le Comité d’Aide aux Réfugiés

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale le 1er septembre 1939, puis la défaite de la France au printemps 1940, provoquent des vagues successives de réfugiés à travers le pays. Plusieurs milliers convergent vers Vichy. Très vite, la ville se trouve saturée. La municipalité s’efforce de faire face à l’afflux en organisant l’accueil des déplacés, toutes confessions confondues. Les réfugiés sont acheminés vers le stade du Concours hippique, réquisitionné à cet effet. Ils y sont pris en charge : nourris, enregistrés, orientés. Certains se voient attribuer des bons de logement et sont dirigés vers les hôtels ou appartements disponibles.

Les réfugiés juifs disposent en outre de solutions d’hébergement spécifiques, mises en place à l’initiative de la communauté israélite locale. Dès août 1939, celle-ci ouvre un foyer d’accueil au 23 rue Jean Jaurès, destiné à venir en aide aux plus démunis. Communément appelé le « home des réfugiés », ce centre peut abriter jusqu’à 150 personnes en même temps. Certains bénéficient d’une chambre, tandis que d’autres ne viennent qu’y manger. Un autre centre, réservé aux « réfugiés de la bonne société israélite (…) dépourvus de ressources » est ouvert au 31 rue Bardiaux, dans la Maison des Universitaires.

Dans le même immeuble que le « home », se trouve le bureau local du Comité d’Assistance aux Réfugiés (CAR), une organisation juive créée en France en 1936, qui à partir de l’automne 1938, travaille sans relâche pour améliorer la situation des réfugiés du nazisme. Des comités locaux sont établis dans 24 villes de la zone libre, dont Vichy. Le comité vichyssois est enregistré en préfecture le 27 avril 1940.

Mais au cours de l’été 1940, les locaux sont soudainement réquisitionnés par le service ministériel de la Propagande, entrainant la fermeture du refuge et celle du CAR. La dissolution de ce dernier, toutefois, n’eut que peu d’effets concrets : le CAR national continua de verser des subventions à Vichy par l’intermédiaire de l’Œuvre de bienfaisance de la communauté israélite. Grâce à ces fonds, près de 45 000 francs de secours furent distribués entre juin et août 1940.

Sources :
Archives municipales de Vichy.
Archives du Mémorial de la Shoah. CMLV- Fonds de la communauté israélite de Vichy.

Hôtel de Strasbourg
23 rue Jean Jaurès
03200 Vichy