La synagogue
La synagogue de Vichy ouvre ses portes en 1933. La même année, de l’autre côté du Rhin, Hitler accède au poste de chancelier.
Alors que l’Europe vacille dans le chaos, des milliers de réfugiés fuient les pogroms et les persécutions pour gagner la France, dans l’espoir d’une vie plus sûre. Nombre d’entre eux se dirigent naturellement vers Paris ou l’Alsace. D’autres, plus audacieux, ou ayant entendu parler de la station thermale, prolongent leur route jusqu’au centre du pays. Des Juifs français, sensibles au cadre de vie, aux opportunités professionnelles ou portés par un désir de renouveau, choisissent eux aussi de s’installer à Vichy. Avant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive locale compte environ 300 individus.
L’afflux de réfugiés en 1939 et 1940 la transforme en une communauté de premier ordre. La vie juive se développe rapidement sous l’impulsion du grand rabbin Jacques Kahn. Des offices sont organisés quotidiennement, matin et soir. La gestion de la synagogue est assurée par une commission administrative, qui est notamment chargée d’attribuer les places aux fidèles et d’en fixer les tarifs : 50 francs pour la catégorie 3, 100 francs pour la catégorie 2 et 150 francs pour la catégorie 1. Le paiement est effectué à l’avance pour une année, à partir de la veille de Roch Hachana. La priorité est donnée aux anciens titulaires ainsi qu’aux membres de la communauté ayant payé une cotisation régulière pour l’entretien du culte.
À Vichy, ville vitrine du nouveau régime, seuls les Juifs dits « essentiels » et ceux installés de longue date sont tolérés. Les autres sont expulsés. Le nombre de Juifs diminue donc rapidement. Au printemps 1942, ils ne sont plus que 225 fidèles, résidant à Vichy et dans ses environs, à fréquenter la synagogue. En 1943, le temple est toujours ouvert, mais la plupart des bancs restent vides. En avril 1944, les offices cessent définitivement et la synagogue ferme ses portes. Les quelques Juifs encore présents à Vichy préfèrent rester chez eux ou se cacher chez des voisins plutôt que de se rendre au temple.
Sources :
Archives du Mémorial de la Shoah. CMLV- Fonds de la communauté israélite de Vichy.
Archives nationales AJ38-242.
Archives municipales de Vichy.
2 bis rue du Maréchal Foch
03200 VIchy