À propos
Vivre à Vichy 1939-1945
Suite à l’occupation du nord de la France par les Allemands au printemps 1940, le gouvernement français se met en quête d’une ville de repli. Après un court séjour à Bordeaux et un autre à Clermont-Ferrand, c’est finalement Vichy qui est choisie comme capitale provisoire de la France. Le pouvoir exécutif et les deux Chambres s’y installent officiellement le 9 juillet 1940. Vichy restera capitale jusqu’au mois d’août 1944. Après quatre années de guerre, le soulagement est grand, lorsqu’à la libération, les habitants constatent que la présence du gouvernement et des troupes d’Occupation n’a laissé que peu de traces physiques indélébiles. Malgré d’importants dégâts matériels, les hôtels, les villas et les bâtiments thermaux retrouvent vite leur beauté d’antan. Vichy redevient « la reine des villes d’eaux » et la guerre disparait prématurément dans les abysses de l’oubli.
Le projet « Vichy 1939-1945 » a été pensé comme un outil de vulgarisation scientifique, adapté de mon livre Vichy contre Vichy. Une capitale sans mémoire, qui retrace l’histoire de la Seconde Guerre mondiale dans l’ancienne capitale et analyse l’évolution de la mémoire locale de l’événement (Belin/Humensis, 2019). Disponibles en français et en anglais, le site et l’application mobile permettent aux utilisateurs d’identifier les lieux clés de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à Vichy.
Être Juif à Vichy 1939-1945
Le projet « Être juif à Vichy 1939-1945 » (à venir) prolonge mes recherches sur la ville de Vichy pendant la guerre. En 1939 et 1940, plusieurs milliers de Juifs gagnent la station thermale, persuadés d’y trouver un refuge salutaire. Mais leurs espoirs sont vite déçus. Dans la nouvelle capitale, les Juifs sont soumis non seulement aux lois discriminatoires en vigueur dans tout le pays, mais également à des arrêtés spécifiquement dirigés contre eux. Cœur battant de la Révolution nationale, Vichy se doit d’incarner la France nouvelle que le maréchal Pétain et son gouvernement veulent façonner. À ce titre, elle ne saurait être « envahie » par les Juifs. Dès 1940, une politique d’exclusion particulièrement stricte est mise en œuvre, faisant chuter la population juive de 10 000 personnes en 1940, à environ 500 en 1943 — un déclin sans équivalent dans la zone sud.
Ce site, conçu en complément de mon ouvrage Être juif à Vichy (Perrin, 2026), permet d’explorer plusieurs lieux représentatifs de l’histoire des Juifs à Vichy pendant la guerre et de localiser l’ensemble des personnes officiellement recensées dans la ville en 1941 et 1943. Un tableau interactif offre la possibilité de rechercher des noms ou des informations précises. Une version anglaise du site sera prochainement disponible.
Audrey Mallet, initiatrice du projet
Je suis docteure en histoire contemporaine (Paris I- Panthéon Sorbonne / IHTP-CNRS / Concordia University), responsable du département Humanités à l’ENSAE Paris et chercheuse au LinX, École polytechnique.