La police aux Questions juives

La Police aux Questions juives (PQJ) est créée à l’automne 1941 avec pour mission principale de veiller à l’application des lois anti juives françaises et des ordonnances allemandes en zone nord. Initialement rattachée au cabinet du ministère de l’Intérieur, la PQJ passe sous l’autorité de la police en fin d’année 1941. Elle est organisée en deux sections : la première pour la zone occupée, basée à Paris et dirigée par Jacques Schweblin ; la seconde pour la zone libre, dirigée par André Dupont, l’ancien directeur régional du Commissariat Général aux Questions juives à Limoges. Son siège, divisé en trois services (direction, secrétariat, fichier), se situe à Vichy, au 14 rue Nicolas Larbaud. La PQJ de la zone non occupée dispose, par ailleurs, de sept antennes régionales (Limoges, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille, Nice, Montpellier et Toulouse).

Les prérogatives de la PQJ sont, de fait, assez restreintes, particulièrement en zone non occupée. Elles se limitent au renseignement et au contrôle. Contrairement aux policiers de la Police nationale, les agents de la PQJ ne peuvent ni effectuer de perquisitions, ni contrôler l’identité d’une personne dans la rue, ni convoquer qui que ce soit dans leurs locaux. Elle n’en reste pas moins redoutable, en raison de l’ampleur des surveillances qu’elle exerce, des enquêtes qu’elle diligente et des signalements qu’elle transmet aux autorités.

À Vichy, le travail des inspecteurs de la PQJ (sur le statut des Juifs notamment) donne du grain à moudre au CGQJ, qui multiplie les recommandations, voire les injonctions, à plusieurs administrations, dont la Police, chargée de l’exécution des ordres d’éloignement.

Un an après sa création, la PQJ cède la place à la Section d’Enquête et de Contrôle, qui reprend pour l’essentiel les mêmes attributions et missions.

Sources :
Archives départementales de l’Allier.
Archives nationales AJ38-242 et 245.
Archives du CDJC.
Jean-Marc Berlière, Les policiers français sous l’Occupation, Paris, Perrin, 2001.

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