Le Parti Populaire Français

Au début de la guerre, partout en France, y compris à Vichy, les manifestations de haine contre les Juifs se multiplient. En juillet 1940, des inscriptions antisémites sont peintes sur les murs d’une quarantaine de rues, ainsi que le long de la promenade des Sources. D’autres apparaissent sporadiquement sur les vitrines des commerces juifs et les façades de la synagogue.

Ces agissements sont principalement le fait de groupements collaborationnistes, au premier rang desquels figure le Parti populaire français (PPF), formation fasciste fondée par Jacques Doriot en 1936. À Vichy, une section locale du PPF, fort d’une centaine de membres, est installée au 8 rue Larbaud. Outre les inscriptions antisémites dans l’espace public, ses adhérents diffusent régulièrement des tracts appelant à la déjudaïsation de la société et de l’industrie et exhortant les Français à sortir de leur « apathie » et « à mettre les Juifs hors d’état de nuire ».

Répondant à l’appel d’action du parti, Marcel Parraud, né à Vichy en 1919, responsable de la section jeunesse du PPF (Union Populaire de la Jeunesse Française), orchestre un attentat contre la synagogue de Vichy dans la nuit du 10 au 11 août 1941. Mal conçue ou mal exécutée, l’action n’aboutit qu’à un résultat dérisoire : aucun blessé et des dommages matériels limités. Parraud et ses jeunes complices (tous nés entre 1919 et 1924) sont arrêtés. Un procès se tient quelques semaines après l’attentat. Les peines prononcées varient de l’acquittement à six mois de prison ferme, selon le degré d’implication de chacun. Marcel Parraud se remettra rapidement de cet « échec » et poursuivra sa carrière d’ultra à Paris et à Montluçon avec beaucoup d’ardeur. À la libération il sera arrêté et condamné à mort pour haute trahison, peine qui sera finalement commuée en vingt ans de travaux forcés.

Sources :
Archives du Mémorial de la Shoah. CMLV- Fonds de la communauté israélite de Vichy.
Archives municipales de Vichy.
Archives départementales de l’Allier.
Archives de la Cour de justice Clermont Ferrand.
Maurice Martin du Gard, La chronique de Vichy, Paris, Flammarion, 1948.

8 rue Larbaud
03200 Vichy