L’école Jules Ferry

Le second statut des Juifs, promulgué le 2 juin 1941, impose un recensement de la population juive résidant en France. La loi prévoit des pénalités et sanctions sévères en cas de non-déclaration : amende, emprisonnement, voire internement dans un camp.

À la mi-juillet 1941, les maires de l’Allier reçoivent pour consigne de prendre un arrêté imposant à tous les Juifs de leur commune de se présenter en mairie afin de retirer un formulaire de déclaration, à remplir avant le 31 juillet. Les maires sont également tenus d’assurer la diffusion de l’arrêté par voie de presse, affichage public, ou proclamation « à son de trompe ou de caisse ».

À Vichy, le maire, Pierre-Victor Léger, s’exécute. Trois versions de l’arrêté municipal prescrivant le recensement sont nécessaires avant d’aboutir à une version définitive, le choix du lieu du bureau ayant donné lieu à quelques tergiversations. Dans le premier projet, non publié, il est indiqué que les Juifs « devront se faire recenser à la Mairie, Bureau de la Taxe de Séjour ». Dans une seconde version, on demande aux Juifs de se présenter dans « la salle municipale des fêtes, entrée de service, sur le côté du poste des sapeurs-pompiers », avant de décider que l’école Jules Ferry, inoccupée pendant les vacances scolaires, est plus appropriée. Les Juifs peuvent s’y présenter du lundi au samedi de 9 heures à midi et de 14 heures à 18h30. À chaque dépôt du formulaire réglementaire, des récépissés de déclaration sont délivrés. Ces documents servent de preuve de la soumission correcte du formulaire et sont essentiels pour toute démarche administrative future.

Au début du mois d’août 1941, le maire de Vichy envoie au préfet les déclarations des Juifs de sa commune. 2 002 Juifs ont été recensés.

Sources :
Archives municipales de Vichy.
Archives départementales de l’Allier.

Précision sur l’école Jules Ferry : En 1912, l’école Carnot est scindée en deux établissements distincts : la section d’enseignement primaire élémentaire, accessible par la rue Neuve, conserve l’appellation d’école Carnot ; tandis que la section d’enseignement primaire supérieur, dont l’entrée se trouve place de l’Hôtel de Ville, prend le nom d’école Jules Ferry. Après la guerre, l’école sera rebaptisée Fernand Lafaye, en hommage à l’instituteur résistant.

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