L’Organisation pour la Reconstruction par le Travail
L’Organisation pour la Reconstruction par le Travail (ORT) est une organisation juive internationale créée pour promouvoir le travail artisanal, industriel et agricole parmi les Juifs. Présente en France depuis les années 1920, l’ORT est implantée sur tout le territoire. Pendant la guerre, son siège social est à Marseille mais elle possède des bureaux locaux dans de nombreuses villes, y compris à Vichy, où elle partage un bureau avec l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE) au 11 rue Carnot (hôtel Charmel). L’ORT bénéficie du soutien du grand rabbin de France, qui voit dans cette initiative une manière pragmatique de réorienter les Juifs vers les métiers manuels, une nécessité imposée par les circonstances.
En 1942, après leur intégration à l’Union Générale des Israélites de France (UGIF), l’OSE et l’ORT quittent leurs locaux de la rue Carnot pour rejoindre le 5 rue Curie (où siège la branche vichyssoise de l’UGIF). La même année, les services du Secrétariat d’État à la Guerre s’installent dans l’hôtel Charmel.
L’intégration de l’ORT à l’UGIF ne bouleverse en rien son fonctionnement. Mais l’aggravation de la condition des Juifs en France détourne peu à peu l’attention de ses bénéficiaires potentiels. Des places sont disponibles dans beaucoup d’exploitations agricoles et de fermes écoles. L’ORT demande aux sections locales de relayer l’information. À Vichy, Salomon Hirtz, le président de la communauté israélite, fait circuler des renseignements sur les possibilités de formations dans le Lot-et-Garonne.
La famille d’Edgar Salomon, domiciliée au 5 rue Mombrun, y voit une opportunité intéressante. En octobre 1943, Edgar est admis à la ferme école de la Roche Penne, installée sur un domaine de 40 hectares dans le Lot-et-Garonne. Ouverte en fin d’année 1942, elle accueille des garçons de 14 à 17 ans pour une durée de deux ans, à l’issue desquelles les élèves sont « en état d’assurer leur existence par le travail de la terre ». L’ORT transmet au secrétariat de la communauté juive, chargée de relayer auprès des Salomon, la liste des pièces justificatives à fournir. Peut-être découragés par la complexité administrative de l’inscription ou dans l’incapacité de s’acquitter des frais de pension, Edgar et sa famille renoncent finalement, expliquant qu’ils préfèrent « attendre encore un petit moment ».
Sources :
Archives du Mémorial de la Shoah. CMLV- Fonds de la communauté israélite de Vichy.
11 rue Alice Arteil (ex-rue Carnot)
03200 Vichy