Les quatre chemins

- La vie quotidienne

Le centre commercial des quatre chemins a été construit en 2002 sur l’ancien site de l’hôpital thermal des Armées.

Ouvert en 1847, l’hôpital militaire de Vichy avait pour mission principale de soigner les soldats qui étaient tombés malades dans les colonies. À l’époque, l’eau thermale était considérée comme l’un des meilleurs remèdes aux pathologies telles que le paludisme, la fièvre jaune ou la diphtérie. Aménagé dans un ancien hôtel, l’hôpital était relativement petit. Il pouvait recevoir au maximum 30 officiers et 60 sous-officiers. Il fut agrandi au fil des années.

Cent ans après son ouverture, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, l’hôpital est toujours fonctionnel. Il accueillera d’ailleurs des soldats de l’armée française jusqu’à la fin du conflit.

Situé entre la gare et le quartier thermal, au croisement de deux rues commerçantes, l’emplacement de l’hôpital est stratégique. Au moment de la libération de la ville, le 26 août 1944, les rues alentour deviennent lieu de rassemblement et de fête. « La liesse était immense. Les balcons, les fenêtres fleurissaient de drapeaux tricolores et alliés, des cortèges de jeunes se répandaient dans les rues chantant la Marseillaise (…) », se souvient George Rougeron*. Marc-André Fabre, un autre témoin vichyssois, raconte dans son mémoire Dans les prisons de la milice les premières heures de la libération : « une première auto des FFI avec, de part et d’autre du capot, sur les ailes, le petit drapeau et la Croix de Lorraine (…), débouche dans la rue de Paris. Elle est prise d’assaut par la foule qui acclame et couvre de fleurs ces hommes des bois et de la montagne »**. De certaines chambres de l’hôpital, les malades peuvent apercevoir les défilés.

L’hôpital militaire fermera définitivement ses portes en 1990.

* George Rougeron, Quand Vichy était capitale. 1940-1944, 373.

** Marc-André Fabre, Dans les prisons de la milice, 207.

35 Rue Lucas
03200 VICHY