Le pavillon Sévigné
- L'état français - La résistance
En 1842, cette grande bâtisse, qui avait jusqu’alors servi de résidence privée à de riches propriétaires, est transformée en hôtel. Afin d’attirer une clientèle haut de gamme, la propriétaire prétend que c’est ici que résidait Madame de Sévigné, lors de ses séjours à Vichy, en 1676 et 1677. L’information n’est pas vérifiée, mais elle est vendeuse… Lorsqu’au début du XXe siècle le Pavillon devient un établissement de grande classe, il est ainsi tout naturellement renommé Hôtel Sévigné.
Pendant la Première Guerre mondiale, le pavillon est utilisé comme hôpital temporaire.
Il est de nouveau réquisitionné en 1940. Au début du mois de juillet, c’est le président de la République, Albert Lebrun, qui l’occupe. Il est ensuite mis à la disposition privée du maréchal Pétain. Mais celui-ci n’y résidera qu’en de rares occasions, lui préférant l’hôtel du Parc, moins excentré. Le pavillon Sévigné n’en reste pas moins régulièrement utilisé par le Chef de l’État, qui y réunit, à plusieurs reprises, le Conseil des ministres. Des réceptions officielles y sont également organisées. Le 17 décembre 1940, par exemple, Pétain choisit le pavillon Sévigné, plutôt que l’hôtel du Parc, pour recevoir Otto Abetz, l’ambassadeur allemand.
En dépit de la réquisition de leur pavillon, les propriétaires, Élisabeth François et son frère, ont été autorisés à garder quelques pièces pour leur usage personnel. Alors que la guerre s’intensifie, ils offrent aux Éclaireurs de France, dont ils font partie, d’utiliser ces pièces pour y établir provisoirement leur siège. Jusqu’à la fin de la guerre, et malgré la présence régulière de Pétain, les éclaireurs réfugiés à Vichy agissent en faveur des Juifs et des déserteurs du STO, qu’ils aident à fuir ou à se cacher.
En 2010, l’Institut de Yad Vashem décerna à Élisabeth François et à son mari, Pierre François, le titre de « Juste parmi les Nations ».
50 rue John Kennedy
03200 VICHY