Au début des années 1910, Vichy est la troisième ville hôtelière de France, après Paris et Nice. Elle compte de nombreux hôtels de luxe, dont l’hôtel du Parc.
En juin 1940, l’hôtel est réquisitionné au profit de l’Etat-major français en déroute. Il est ensuite mis à la disposition du gouvernement, désormais dirigé par Philippe Pétain. Les chambres sont transformées en ministères de fortune. Malgré l’étroitesse des lieux, l’hôtel héberge, entre autres, le bureau du Maréchal Pétain, le cabinet du Chef de gouvernement (Pierre Laval), ainsi que les ministères des Affaires Étrangères et de l’Information. Afin d’être au cœur du pouvoir, Pétain fait également aménager quelques chambres du troisième étage pour son usage personnel. C’est ici qu’il résidera jusqu’en août 1944.
La population vichyssoise, cible quotidienne de la propagande maréchaliste, se laisse assez facilement séduire par le vieil homme. Tous les dimanches matin, au moment de la relève de la garde, une foule immense se rassemble devant l’hôtel du Parc, dans l’espoir d’apercevoir le « sauveur de la France ». Afin de nourrir le culte de personnalité dont il jouit, Pétain s’arrête volontiers pour saluer les spectateurs et embrasser les enfants qui lui tendent des bouquets de fleurs.
Le 20 août 1944, les Allemands débarquent à l’hôtel du Parc pour arrêter le Maréchal, qu’ils emmènent de force à Belfort, puis à Sigmaringen, en Allemagne. Il y sera rejoint par plusieurs ministres et autres collaborateurs en fuite. Ces départs successifs signent la fin de l’Etat français.
Libéré de ses hôtes, l’hôtel du Parc devient hôpital complémentaire. Il le restera jusqu’en 1945.